Les migrations internationales à l’épreuve du capital social (2018)

Hugo Bréant, Sébastien Chauvin, Ana Portilla (2018)

Les migrations internationales à l’épreuve du capital social

Actes de la recherche en sciences sociales, n°225, décembre 2018, p.8-13.

Alors que l’urgence humanitaire de la « crise des réfugié·e·s » a durablement installé une image misérabiliste de la migration internationale dans l’opinion publique, ce numéro prend le parti de s’intéresser aux ressources des migrant·e·s. En abordant la question de l’accumulation et de la gestion du capital social dans les carrières et stratégies migratoires, il entend dresser un portrait plus divers et plus réaliste des existences migrantes et éviter ainsi de forger une représentation monolithique des mobilités. Sans oublier les vulnérabilités qui président à nombre de déplacements internationaux, il insiste sur les inégalités à l’œuvre parmi les acteurs et actrices de ces mobilités. Si les ressources sociales jouent un rôle crucial, les manières de posséder et d’entretenir le capital social varient considérablement selon la classe sociale d’origine des migrant·e·s, leur sexe, leurs assignations ethno-raciales, leur âge ou leur génération migratoire. Il est à l’origine de dispositions contrastées, qui sont diversement et inégalement investies et mobilisées au fl des parcours.En cherchant à mieux comprendre comment ces liens sociaux sont constitués dans l’espace local de départ et à quels moments ils s’internationalisent, ce dossier rend compte à la fois de la fracture migratoire qui s’observe à l’échelle internationale dans l’accès à la mobilité, mais aussi plus localement, des obstacles et contraintes auxquels se heurtent les migrant·e·s au cours de leurs trajectoires. 

Numéro spécial d’ARSS avec des articles d’Hugo Bréant, Ana Portilla, Caroline Bertron, Amélie Grysole, Jennifer Bidet, Samir Hadj Belgacem.